En 1978, après plus de 60 ans de rentabilité, le développement excessif de SCOA boosté par l'entrée de Paribas au capital (le groupe comporte alors près de 150 sociétés) commence à produire des effets négatifs. Le groupe a enregistré une première perte de 25 millions de francs sur l'exercice 77, suivie l'année suivante d'un autre résultat négatif de 108 MF.
Malgé une première réduction du dispositif parisien par la suppression de 200 emplois, les années suivantes continuent d'être difficiles avec notamment l'arrivée des constructeurs japonais sur les marchés africains où ils ont progressent rapidement alors que le Groupe SCOA reste fidèle aux constructeurs français et perd d'importantes parts de marché, et en 1980 la perte a atteint 113 MF ce qui provoque la démission du Président Nesterenko et une vaste opération de nettoyage et de restructuration qui se solde par 150 MF de perte sur l'exercice 1981.
Dès son arrivée en 1982, le nouveau président François ZANNOTTI tente de redresser la situation en lançant de lourdes opérations de restructuration successives: L'expansion non maîtrisée est stoppée, de nombreuses filiales sont cédées ou fermées, le disposifif parisien subit encore plusieurs réductions et réorganisations, la direction du Groupe est remaniée complètement, etc... Rien n'y fait.
Sous la nouvelle présidence de Jacques Marcelin la situation s'aggrave encore avec le marasme de la distribution automobile en France où SCOA s'est largement investie, la dévaluation du franc CFA qui pénalise la rentabilité des filiales africaines, l'évolution des technologies qui change complètement la donne dans les activités liées à l'informatique ... et l'endettement du groupe qui est toujours très élevé et génère d'énormes frais financiers (près de 400 millions de francs pour 1990).
Pour tenter de redresser la situation et réduire l'endettement du Groupe, le président met en place une nouvelle équipe de direction et lance de nombreuses actions de restructuration dont l'arrêt des activités ayant généré les plus grosses pertes, une nouvelle réduction drastique des effectifs parisiens, et la cession de d'actifs immobiliers.
Dans le cadre du programme de désengagement mis en place, le Groupe se sépare de plusieurs de ses filiales: SIVEA, PRÉSENCE INFORMATIQUE, MIPS et IEI, toutes spécialisées dans les Services et l'Ingénierie Informatique, de la chaîne de magasins de Grande Distribution (SCORE) de La Réunion, de l'entreprise bretonne de produits de la mer PRIMEL, et des négociations avancées sont en cours pour la cession de la filiale pharmaceutique FOCUS.
C'est une perte de 200 millions de francs que le Groupe va encore supporter pour 1991. La filiale informatique OMNILOGIC et la mauvaise conjoncture du commerce automobile en France en sont les causes principales.
Le conseil d'administration de Scoa a décidé de lancer une augmentation de capital de 924 millions de francs qui a pu être réalisée grâce à l'injection de 603 millions de francs par Paribas qui détient désormais 49,9% des parts.
Le déficit de SCOA sera de 277,1 millions de francs pour 1992, la filiale OMNILOGIC générant à elle seule une perte de 168 millions de francs.
La valeur de SCOA en bourse a décroché à la moitié de sa valeur nominale.
Avec une perte nette de 598,7 millions de francs pour le seul premier semestre, le Groupe SCOA va procéder à une reconstitution de ses fonds propres par l'émission de nouvelles actions, Paribas s'étant engagée à souscrire pour 200 millions de francs.
Le groupe SCOA termine l'exercice 1993 avec une perte nette consolidée de 848,5 millions de francs, dont 475 millions de francs pour la cession d'Omnilogic et 150 millions de francs de provision relative à la dévaluation du franc CFA.
Le groupe cède la distribution automobile en France dont le chiffre d'affaires avait chuté de 20% et négocie actuellement celle de son réseau automobile en Afrique.
Le Président Marcelin a démissionné, Guy de Narbone, Directeur Général et Administrateur du Groupe continue de gérer la crise du Groupe dont le désendettement est désormais prioritaire.
La vente de l'activité Grande Distribution en Afrique est conclue, comme vient d'être signée la vente d'une grande partie de l'activité de Distribution Automobile en Afrique à CFAO (groupe Pinault-Printemps-Redoute). D'autres négociations sont en cours pour le reste du dispositif africain.
Après les cessions de SCOA FRANCE AUTOMOBILES, SCOA INTERNATIONAL, et SCOA EQUIPEMENT INTERNATIONAL, et les fermetures de SCOA OLIVIER JAPON, OLIVIER CEI et SCOA EXPORT, le Groupe SCOA procède, par licenciement économique, à la suppression de tous les emplois liés à ces activités et aux services centraux du Groupe.
Après les cessions de toutes les autres activités du Groupe, SCOA n'existe plus que sous la forme de sa filiale de distribution pharmaceutique EURAPHARMA.
Et puis ...
Paribas cède pour 1 franc symbolique 88,7 % du capital de SCOA au Groupe Pinault-Printemps-Redoute qui lance immédiatement une offre publique d'achat pour les titres restant éparpillés, et CFAO, (filiale du groupe P.P.R.) récupère la société SCOA réduite à la seule entreprise EURAPHARMA spécialisée dans la distribution de produits pharmaceutiques en Afrique francophone et dans les DOM-TOM.
Et puis ...
Par une O.P.A. d'une valeur de plus de 2 milliards d'euros, le Groupe Toyota Tsusho Corporation a pris le contrôle total de CFAO.
Mais ça c'est une autre histoire ....