Après la grave crise financière de 1981-82, la réforme engagée par
François ZANNOTTI, PDG depuis le 22 décembre 1982, remet en
valeur l'exigence de la rentabilité au dépens de l'expansion à outrance.
C'est un virage stratégique à 180° qui malmène les structures et les
habitudes prises depuis vingt ans.
Cette orientation, nécessaire mais douloureuse pour une société
convalescente, est appliquée avec rigueur.
De nombreuses filiales sont cédées ou fermées. L'Asie est
resserrée autour du pôle d'Olivier Hong-Kong. En France,
les modifications sont nombreuses: l'automobile change
totalement de visage, et le Siège doit subir trois réorganisations
successives.
En 1983, l'organigramme redéfinit quatre Branches:
les Biens d‘Equipement, les Biens de Consommation,
le Commerce International et le Nigéria.
Une Délégation Générale plus spécialement chargée
des activités fonctionnelles et une Direction financière
complètent cette articulation.
L'ensemble parisien passe de 697 personnes en 1981 à 488 en 1983.
En 1985, les Biens de Consommation sont incorporés dans le
Commerce Internationale. En 1987, une nouvelle analyse des besoins
contracte à 267 personnes le dispositif central par une redéfinition des
tâches.
Cette réforme vise une meilleure responsabilisation des
opérationnels.
L‘Afrique, de son côté, doit aussi rationaliser ses structures
et s'alléger. Il faut continuer à se désengager lorsque la
situation économique d‘un pays est profondément détériorée
sans espoir d'amélioration à court terme. Le tout est
d’estimer raisonnablement les risques immédiats et les
espoirs que l‘on forme ...
Le cas du Nigéria est caractéristique des aléas de la conjoncture.
Malgré son potentiel pétrolier, sa population de 100 millions
d’habitants, et sa puissance économique. ce pays s‘est retrouvé
dans une position très difficile.
Pour SCOA, travailler avec un pays dont la monnaie
(le Naira) fluctue entre 11 Francs français (1977) et
1,30 Francs français (décembre 1986) présente des risques
importants qui pèsent sur les comptes du Groupe; mais les
espoirs que la société place dans ce pays sont aussi
déterminants.
En définitive, SCOA s'est amaigrie en prenant du muscle. La
société est ainsi mieux armée pour résister aux turbulences
permanentes de l’économie internationale: son activité
désormais mieux répartie entre les marchés industrialisés
et en développement, mieux équilibrée entre les secteurs
historiques et modernes lui permet d'envisager une évolution
plus régulière.
La création d'activités nouvelles dans
des secteurs porteurs assure à l'entreprise une croissance
continue, condition essentielle au développement de sa
rentabilité.